Démystifier les IST : tout ce que les jeunes béninois doivent savoir pour une vie sexuelle saine.

Nombreux sont-ils, ces jeunes Béninois qui n’ont pas une grande connaissance ou encore qui ont des idées préconçues des IST. Le présent article se propose de démystifier les IST afin d’offrir aux jeunes Béninois une vie sexuelle saine et épanouie.
Les Infections Sexuellement Transmissibles en abrégé « IST » autrefois désignées Maladies Sexuellement Transmissibles, sont des maladies dues aux bactéries, aux virus, ou encore aux champignons qui se transmettent par un rapport sexuel non protégé (non port du préservatif). Les rapports sexuels peuvent être anaux, vaginaux ou oraux. Les IST sont contagieuses et parfois violentes, mais certaines d’entre elles ne provoquent pas de symptômes visibles. Elles sont de différents types. On peut distinguer des infections avec écoulement comme la gonococcie, la vaginose bactérienne (prolifération de bactéries dans le vagin) ; les infections avec ulcération comme la syphilis, le chancre mou etc. D’autres types d’IST ne manifestent aucun signe clinique au niveau du sexe comme le VIH, l’hépatite B, etc.
Démystifier les IST pour une sexualité saine aux jeunes.
De nombreuses personnes doutent de l’existence réelle des IST. Ces infections existent bel et bien et ne surviennent qu’en contact du sang. Le contact sanguin est la condition sine qua none pour le développement d’une IST. De plus, d’autres personnes pensent que seules les travailleuses de sexe et les homosexuels transmettent les IST alors que ce n’est pas le cas. N’importe quelle personne faisant un rapport sexuel non protégé est susceptible d’attraper et de transmettre une IST.
« Le sexe oral protège des IST » : Une grave erreur que fait la majorité des jeunes ! La fellation, le cunnilingus et l’anulingus présentent eux aussi des risques, notamment pour les chlamydiae, la gonorrhée, l’herpès ou encore le papillomavirus. Ce dernier peut même être transmis par de simples caresses (voie cutanée).
Pas de symptômes = pas d’infection : l’absence de symptômes ne signifie rien. La gonorrhée, la chlamydia et même les papillomavirus ont parfois des formes asymptomatiques. Une personne peut rester contaminée pendant plusieurs années avant de s’apercevoir de quelque chose. Sur le long terme il peut y avoir des complications. Par exemple, la chlamydia est responsable de nombreux cas de stérilité. Le meilleur moyen de savoir si vous avez une IST lorsque vous avez une vie sexuelle active reste le dépistage complet des IST sur plusieurs sites : sexe, anus, gorge et prise de sang.
« J’ai attrapé une IST sur le siège des toilettes » : Sans doute lié à la saleté de certaines toilettes publiques, ce mythe persistant n’est fondé sur aucune preuve scientifique. En revanche vous n’êtes pas à l’abri d’une bonne gastro si vous ne vous lavez pas les mains après avoir quitté les toilettes.
« Je n’ai pas beaucoup de partenaires, je ne risque rien » : Sans tomber dans la paranoïa, vous ne savez pas combien de partenaires a pu avoir votre plan cul ou votre relation du moment. L’idéal serait de pouvoir en discuter tranquillement et de continuer à faire des tests régulièrement. Par ailleurs, comme on vous l’a expliqué plus haut, les IST peuvent être parfaitement asymptomatiques. Un.e partenaire peut donc ignorer s’il.elle est contaminant.e.
« Toutes les IST se dépistent par prise de sang » : Vous avez fait un dépistage de toutes les IST, et vous êtes tranquille. Du moins, c’est ce que vous croyez ! Si ce dépistage consistait en une unique prise de sang, il est incomplet. Pourquoi ? Les chlamydiae et le gonocoque ne se dépistent que par prélèvement local : urinaire, buccal ou anal. Les recherches d’anticorps ne sont pas efficaces pour détecter la majorité de ces infections.
« Se retirer avant l’éjaculation permet d’éviter une contamination » : Faux, faux et re-faux. Une caresse, une pénétration ou une léchouille peuvent suffire à transmettre une IST. Les bactéries et virus peuvent se retrouver dans diverses sécrétions, dans le sang, sur les muqueuses ou même sur la peau (papillomavirus). Le sperme n’est pas le seul vecteur de contamination. (Service, 2020)
En cas d’Infections Sexuellement Transmissibles, certains jeunes se tournent vers les produits traditionnels et pratiquent l’automédication de peur d’être jugés s’ils se rendaient à l’hôpital. D’autres ignorent qu’ils existent des services spécialisés traitant les Infections Sexuellement Transmissibles. Conséquence, ces infections restent mal traitées.

Conséquences des IST
Les Infections Sexuellement Transmissibles ont de nombreuses conséquences chez l’homme comme chez la femme.
Chez l’homme, elles peuvent causer le rétrécissement urétrale, l’amputation de la verge, la stérilité etc… Chez les femmes, elles peuvent causer les douleurs abdominales basses, les avortements, le cancer du col de l’utérus, les trompes bouchées. Il est donc important de prendre des mesures pour lutter contre les IST. Ces mesures sont au nombre de quatre (04) et sont communément appelées méthode ABCD. Elles se résument en :
-L’Abstinence sexuelle
-La Bonne fidélité
-Le port correcte du Condom
-Le Dépistage

En cas d’IST, les jeunes doivent se rapprocher des centres de santé ou des centres spécialisés dans ce domaine pour une prise en charge efficace et pour un soin adapté. Il s’agit notamment des Centres Jeunes Amour & Vie (CJAV) mis en place par l’Association Béninoise de Marketing Social (ABMS) présents sur toute l’étendue du territoire nationale qui offrent des services d’écoute, et de conseils en matière de santé sexuelle et reproductive ainsi que des services intégrés de prise en charge des IST, de counseling et dépistage du VIH/SIDA et bien d’autres services. Les CJAV sont joignables au 7344. Il existe également l’Association Béninoise pour la Promotion de la Famille (ABPF) qui fournit aussi des services de santé sexuelle et reproductive à travers huit (08) cliniques fixes, deux (02) laboratoires modernes d’analyses biomédicales, six (06) unités d’échographie ainsi qu’un vaste réseau de service de base communautaire.
N’ayons pas peur en tant que jeune d’exposer notre nudité afin qu’on nous aide à trouver une solution. Notons que le préservatif est le moyen par excellence pour lutter contre les Infections Sexuellement Transmissibles. Abonnons-nous aux préservatifs et nous aurons une sexualité saine et épanouie exempt de toute Maladies Sexuellement Transmissibles.
Eugène DEGUENON COCOU