L’art de la contraception : comprendre, choisir et utiliser efficacement

Annie se retourne pour la énième fois dans son lit, verte de colère. Cela fait la cinquième fois en l’espace d’un mois qu’elle se dispute avec Éric. Toujours à propos des nombreuses pilules du lendemain qu’elle prend. Éric est inflexible sur le sujet : c’est sans protection ou rien. Même si Annie doit reconnaître son plaisir accru sans préservatif, elle n’ignore pas que les pilules du lendemain ne sont pas faites pour une utilisation régulière. Elle a tenté de se renseigner sur des méthodes plus sûres, mais les informations techniques l’ont perdue. Chercher de l’aide dans un centre de santé ? À seulement 16 ans, l’idée lui est insupportable. La honte serait trop grande. L’idée de quitter Éric est inconcevable pour elle. Elle se sent plus épanouie que jamais. Alors, que doit-elle faire ?
Ailleurs dans le monde, l’histoire d’Annie est loin d’être unique. Les adolescentes et les femmes, jeunes et moins jeunes, doivent constamment naviguer dans les eaux troubles des grossesses non désirées et des avortements non réglementés. En dépit d’une multitude de campagnes de sensibilisation et de ressources sur la sexualité responsable, les données montrent un déclin de l’utilisation de la contraception, passant de 7,2 à 6,2 entre 2001 et 2006. Ces chiffres, qui ne montrent aucune amélioration, soulignent l’urgence de communiquer efficacement et largement sur ce sujet, en ciblant en particulier les adolescents et les jeunes adultes.
Pourquoi ?
La contraception selon Le Robert se définit comme 《l’ensemble des moyens employés pour rendre les rapports sexuels inféconds.》
En termes plus simples, 《La contraception sert à une femme et à un homme d’éviter une grossesse lors d’un rapport sexuel.》Les avantages de la contraception ne se limitent pas à la prévention des grossesses non désirées. Elle contribue aussi à réduire les avortements dangereux, à diminuer le taux de transmission des IST et du VIH de la mère au nouveau-né, et elle joue un rôle majeur dans la promotion de la démocratie et de l’égalité entre les sexes.
Grâce à la contraception, une femme se voit offrir « la possibilité de contrôler sa fécondité, ouvrant ainsi de nouvelles opportunités. Elle peut choisir de retarder, d’espacer ou même d’éviter ses grossesses, lui permettant ainsi de poursuivre ses études et de réaliser son ambition professionnelle. »
Mais il y a plus : la contraception ne concerne pas uniquement les femmes. Des méthodes contraceptives ont également été développées pour les hommes, ajoutant une nouvelle dimension à la complicité et à la relation entre les couples face à cette décision cruciale.
Mais quelles sont les options ?
Il existe aujourd’hui une multitude de moyens de contraception en fonction de la santé et des besoins de chaque individu.

La contraception hormonale
À savoir : Ces méthodes contiennent des hormones qui empêchent généralement l’ovulation.
Important : Elle prévienne la grossesse mais ne protègent pas contre les IST ou le VIH/sida.
- Pilule contraceptive : La pilule contraceptive est un comprimé que vous placez sur la langue et avalez. Elle doit être prise quotidiennement à la même heure, indépendamment de toute activité sexuelle. L’oubli d’une prise peut réduire son efficacité, augmentant ainsi le risque de grossesse non désirée. Il est donc crucial de suivre la routine prescrite pour assurer une protection optimale.
- Patch contraceptive : Le patch contraceptif est un dispositif adhésif, généralement ovale ou carré, mesurant moins de 5 cm. Il se colle directement sur la peau et doit être remplacé chaque semaine. Offrant une efficacité comparable à celle de la pilule contraceptive, voire supérieure, il présente l’avantage d’être moins contraignant, car le risque d’oubli est réduit. Cette méthode pratique offre ainsi une alternative appréciée pour ceux qui cherchent une option plus flexible dans leur gestion de la contraception.
- Anneau vaginal :L’anneau vaginal est un dispositif contraceptif composé d’un matériau synthétique souple, transparent et mince, mesurant 5 cm de diamètre. Facilement insérable par la femme elle-même, il se place au fond du vagin de manière similaire à un tampon périodique. Une fois en place, il reste positionné pendant 21 jours, libérant continuellement des hormones pour prévenir l’ovulation. Au cours de cette période, la femme peut, si elle le souhaite, vérifier sa présence en toute simplicité. L’anneau vaginal offre une méthode de contraception discrète et efficace sans l’inconvénient quotidien de se souvenir de prendre une pilule.
Les contraceptifs à longue durée d’action (CLDA)
À savoir : Ils bloquent l’ovulation pendant 3 mois à 3 ans et sont réversibles.
Important : Ils ne protègent pas contre les IST/VIH et peuvent causer des effets secondaires.
- Injection contraceptive : C’est une injection d’hormones administrée toutes les 12 semaines généralement.
- Implant contraceptif : C’est un bâtonnet, de 2 mm de diamètre et de 4 cm de long, inséré sous la peau libérant des hormones pendant plusieurs années (maximum 3).
La contraception d’urgence
À savoir : Utilisée pour prévenir la grossesse après un rapport non protégé.
Important : Ce n’est pas une méthode régulière, et l’abus est nocif.
- Pilule du lendemain : C’est une pilule contenant des hormones à prendre dans les 72 heures suivant un rapport sexuel non protégé.
- Dispositif intra-utérin d’urgence (DIU) : C’est un dispositif en cuivre pouvant être inséré dans l’utérus dans les cinq jours suivant un rapport sexuel non protégé.

Les méthodes de barrière
À savoir : Elles bloquent les spermatozoïdes et protègent souvent contre les IST/VIH.
Important : Risque de défaillance due à des erreurs d’utilisation.
- Préservatif masculin : C’est une gaine en latex portée sur le pénis pour empêcher le sperme d’entrer dans le vagin. À porter avec prudence à chaque rapport sexuel.
- Préservatif féminin : C’est un dispositif en polyuréthane inséré dans le vagin pour empêcher le sperme d’atteindre l’utérus.
- Diaphragme : C’est un petit dôme en silicone ou en latex inséré dans le vagin avant les rapports sexuels pour empêcher le sperme d’atteindre l’utérus.

La contraception naturelle
À savoir : Aucun besoin médical, mais nécessite une grande discipline.
Important : Ne protège pas contre les IST.
- Méthode de la température basale : C’est un suivi quotidien de la température corporelle pour déterminer les périodes d’ovulation. Vous pouvez prendre votre température par voie orale, vaginale ou rectale.
- Méthode de la glaire cervicale : La période fertile est repérée par l’observation de la glaire cervicale (pertes vaginales) qui devient plus abondante et fluide lors de l’ovulation.
- Méthode symptothermique : C’est la combinaison des méthodes de la température basale et de la glaire cervicale pour une meilleure efficacité.

La stérilisation
À savoir : C’est une méthode permanente et irréversible pour les adultes.
Important : Elle entraîne une infertilité définitive et ne protège pas contre les IST.
- Ligature des trompes : C’est une procédure chirurgicale bloquant ou coupant les trompes de Fallope chez la femme.
- Vasectomie : C’est une procédure chirurgicale bloquant ou coupant les canaux déférents chez l’homme. Cela rend le passage des spermatozoïdes vers la verge impossible.
En résumé : Il est vital de consulter un professionnel de la santé pour choisir la meilleure méthode de contraception en fonction de vos besoins et de vos préférences individuelles. Rendez-vous sur des sites sûrs, appelez les lignes vertes ou rendez-vous sur ChatBilli si vous êtes au Bénin, pour plus d’informations.
Annie, entre la gêne et votre santé, le choix devrait être clair !