Quitter le Bled pour l’Occident : À la quête d’une meilleure vie

2 avril 2024
Quitter le bled pour l'Occident

Quand on évoque les aspirations de certains jeunes, le désir de quitter son pays d’origine à la recherche d’une vie meilleure est une réalité omniprésente. Ce phénomène revêt une importance particulière en Afrique, où de nombreux jeunes rêvent d’opportunités qui semblent hors de portée dans leur patrie. Dès lors, tous les moyens sont déployés pour faire de ce rêve, une réalité. Accéder à ‘’l’Eldorado Européen’’ par toutes les voies possibles devient une évidence. Que ce soit par le biais du programme ‘’Campus France’’ ou grâce au chemin tortueux et périlleux de l’immigration clandestine, tous les moyens sont bons pour quitter le bled pour l’Occident. 

Mais au final, qu’est-ce qui pousse les jeunes à regarder par-delà les frontières de leurs terres ancestrales ? Qu’est-ce qui les pousse vers l’Occident, recherchant la promesse d’un destin doré ? Quels sont les maux qui peuvent pousser un père, une mère ou toute une famille à prendre la mer dans des embarcations de fortunes vers une destination totalement inconnue ? Et surtout, l’herbe est-elle vraiment plus verte ailleurs une fois la destination atteinte ? Pourquoi quitter le bled pour l’Occident ? Explorons ensemble quelques-unes des raisons motivant ce choix, ainsi que les défis rencontrés lors du processus d’intégration tout au long de cette lecture.

Etudiant africain

L’herbe semble plus verte en Europe

Une des raisons qui maintient le flux migratoire pourrait résider dans la persistance des illusions entretenues autour du pays de destination. Ces illusions émanent souvent d’un travail collaboratif des migrants, qui modifient et transmettent de façon intentionnelle ou non les réalités de la vie en Europe. Les récits de ‘’ceux qui ont réussi’’  en Occident tendent à embellir la véritable nature de leur mode de vie et des conditions socio-économiques dans les pays d’accueil.

Les souvenirs sont altérés, la réalité déformée et il est devenu monnaie courante de broder les récits et les expériences à sa guise. 

Pour que la migration persiste, le désir d’améliorer sa situation ne suffit pas ; il est également impératif de maintenir des représentations idéalisées des pays de destination et ce, qu’elles soient trompeuses ou non. Les illusions, la simulation et la dissimulation doivent être alimentées. C’est cette construction des illusions qui permet à la migration de se perpétuer chez les jeunes, de se réaliser et finalement de devenir une immigration.

Quitter le bled pour l'Occident

Quitter le bled pour l’Occident : l’aspect pécuniaire comme moteur de la migration

La quête de l’argent tient, elle aussi, un rôle important dans la décision de migrer en terre inconnue. L’espoir de gagner de l’argent, d’avoir un revenu stable, de ‘’mettre la daronne à l’abri’’ comme le disent certains jeunes peut mener à de nombreux sacrifices. Et dans cette quête effrénée de prospérité financière, les liens sociaux, les opportunités éducatives et même les traditions culturelles peuvent devenir des monnaies d’échange, sacrifiés sur l’autel de l’ambition économique. 

D’un autre côté, la misère économique, l’inexistence de perspectives d’emploi qui caractérise le train de vie au quotidien de certains jeunes dans les pays en voie de développement constituent également des raisons manifestes de leur désir d’aller voir ailleurs.
Pour preuve, c’est 31,7 millions de jeunes âgés de 15 à 24 ans qui ont migré en 2020, d’après une étude de l’UNICEF à la recherche du bonheur.

Les médias : vecteurs d’informations concernant l’Europe

Les médias et les réseaux sociaux jouent également un rôle prépondérant dans la formation des perceptions sociales qu’ont les jeunes, de l’Europe. L’émergence des paraboles et l’accessibilité croissante aux chaînes de télévision européennes présentent, en effet, aux jeunes, la possibilité de plonger dans un « océan de désirs ». 

Voir un ami ayant émigré publier des vidéos ou des photos de lui devant la ‘’tour Eiffel ’’ou exhibant des liasses de billets peut susciter chez les jeunes restés au pays un sentiment de n’avoir rien accompli de leur vie d’une part, et le désir ardent de rejoindre l’Occident pour potentiellement « réussir » eux aussi leur vie d’autre part. 

Bien qu’elles ne représentent qu’une partie minime de l’iceberg, voilà donc autant de raisons qui peuvent pousser un jeune africain ou toute une famille à vouloir émigrer. Mais est-ce à dire que tous les problèmes seront résolus une fois la terre promise atteinte ?

Quitter le bled pour l'Occident

Quitter le bled pour l’Occident : quels sont défis d’intégrations ?

Arrivés en terre promise, il faudra encore faire face à d’autres obstacles avant de pouvoir peut-être accéder au lait et au miel.

Déjà, la barrière linguistique complique la communication et l’accès à l’emploi, lorsqu’il s’agit d’un pays dont vous ne comprenez pas la langue, devient un véritable parcours de combattant.
S’adapter au froid, à une nouvelle culture et à des normes sociales différentes demande aussi du temps et beaucoup d’efforts.

L’accès aux services de santé, à l’éducation et au logement peut être limité. De plus, la discrimination et le racisme peuvent aussi entraver le sentiment d’appartenance et de bien-être. Il faudra donc être déterminé pour vivre en Europe. 

Ceci dit, que pensez-vous de cette propension de nos jeunes à voir en l’Occident la solution à tous leurs problèmes ? Quand on est à la recherche d’une meilleure vie, doit-on quitter le bled pour l’Occident ? 

Obed AYITCHEDEHOU

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