
En Afrique, la santé mentale est souvent banalisée et reléguée au second plan. Elle est perçue comme une « chose de blancs », un sujet superficiel et la cristallisation des caprices d’une jeunesse paresseuse et excessivement influencée par l’occident. Cette mentalité empêche les adolescents de s’épanouir émotionnellement et laisse des séquelles sévères sur leur psyché à long terme.
Envie d’en savoir plus sur l’état actuel de la santé mentale de la jeunesse africaine ? Découvrons ensemble les manifestations des troubles mentaux chez les adolescents et les jeunes adultes, leurs causes et les diverses solutions envisageables.
Les principales manifestations des troubles mentaux chez les jeunes
La santé mentale de la jeunesse africaine est en chute libre. À 17 ans, Christelle souffrait d’anxiété sévère, mais n’osait pas en parler, pensant qu’elle était juste faible. À 19 ans, Jean présentait des signes évidents de dépression, mais craignait beaucoup trop la réaction de son entourage pour véritablement chercher à assumer ses circonstances.
Selon des études réalisées par l’Organisation mondiale de la Santé, environ 15 % des jeunes âgés de 10 à 19 ans souffrent de mal-être et présentent des symptômes de détresse psychologique. Bien sûr, compte tenu de la nature tabou de cette thématique en Afrique, ces statistiques révèlent à peine la face émergente de l’iceberg.
Lorsque les problèmes mentaux ne sont pas traités à la racine, ils s’enracinent dans l’esprit des jeunes et influencent leur mentalité, leurs habitudes et plusieurs aspects fondamentaux de leurs personnalités. Pour preuve, les personnes victimes de ces troubles sont souvent sujettes au stress et à l’anxiété. Elles ont tendance à s’isoler socialement et ont des difficultés à tisser des liens avec leurs camarades, collègues et autres connaissances.
Les troubles de la santé mentale peuvent également se manifester sous la forme de troubles physiologiques. Au départ, il s’agit de symptômes anodins comme des douleurs musculaires, une insomnie passagère ou encore une légère perte d’appétit. Cependant, si vous choisissez d’ignorer ces symptômes et de continuer à faire fi de votre état mental, les conséquences sur votre organisme risquent d’être désastreuses.

La stigmatisation et les tabous autour de la santé mentale au Bénin ou en Afrique
Selon la majorité des africains, le terme « trouble mental » est synonyme de « folie ». En d’autres termes, une personne admettant souffrir de troubles psychologiques est instable, dangereuse et doit immédiatement être internée dans un centre psychiatrique.
Cette attitude radicale rend la thématique de la santé mentale taboue et empêche les pays africains de véritablement se renseigner sur le sujet. Elle crée également un environnement où les personnes victimes de maladies mentales sont trop effrayées du jugement des autres pour faire ouvertement face à leurs circonstances.
Nous devons faire face à la réalité : l’Afrique est un nid à troubles mentaux qui s’ignore. Les décennies passées à prétendre que tout va bien ont laissé d’énormes séquelles sur les générations précédentes et continuent d’avoir des conséquences désastreuses sur la jeunesse actuelle. Si nous souhaitons mettre fin à cette débâcle, il est crucial de promouvoir les échanges relatifs à la santé mentale et aux sujets qui en dérivent.
Le rôle des parents dans l’épanouissement psychologique des jeunes
La santé mentale d’un adolescent repose en grande partie sur son épanouissement familial. Lorsqu’il entretient des relations saines avec ses parents, il n’a aucune difficulté à exprimer ses émotions et peut bénéficier de leur soutien lors des moments charnières de sa croissance. Il a alors plus de chances de développer de bonnes relations avec son entourage et de s’épanouir petit à petit en société.
A contrario, si le jeune adulte se sent incompris ou pris de haut, il se renfermera sur lui-même et choisira de faire face à ses problèmes sans aucune aide extérieure. C’est pourquoi les parents doivent apprendre à mettre leur égo de côté et véritablement prêter oreille aux souffrances de leurs enfants. C’est la seule façon de créer un foyer propice à la communication et d’aider les jeunes à s’épanouir mentalement.

Quelles stratégies adopter pour prévenir les troubles mentaux chez les jeunes africains ?
Selon une étude réalisée à l’université de Parakou, un pourcentage inquiétant d’ados africains adopte des comportements à risques et laissent ces mauvaises habitudes façonner divers aspects de leurs personnalités au fil des années. Pour réduire ces statistiques, il est impératif de prévenir le développement de troubles mentaux chez les jeunes dès l’adolescence.
Pour commencer, les pays africains doivent reconnaitre l’importance de la santé mentale et recommander ouvertement aux populations de prendre soin de leurs esprits. Les jeunes pourront ainsi bénéficier d’un environnement propice à la communication, aux échanges intergénérationnels et à la lutte contre les maladies mentales.
Ensuite, les adolescents et jeunes adultes qui présentent des troubles mentaux doivent envisager de consulter un psychologue dans les plus brefs délais. Discuter avec un professionnel de la santé leur permettra d’en savoir plus sur leur état actuel et de trouver des solutions adéquates pour préserver leurs psychés. S’ils ne sont pas confortables à l’idée de voir directement un psy, ils peuvent se tourner vers des groupes de soutien ou les lignes anonymes dédiées aux victimes de maladies mentales.
Olivier Max ZOUMENOU





